Nous venons de nulle part et de partout, nous venons des pas qui précèdent les nôtres. Ensemble nous allons marcher vers d’autres chemins autant corporels que terrestres. Ces mondes sont projetés par l’imagination, le vivant de chaque personne.
Liens, fusions, parfois le lien cassé.
Tisser.
Une relation qui se tisse par l’envie d’aimer et de comprendre ce qui nous habite et ce qui nous entoure. Quelles vont être ces rencontres…
Une pièce intemporelle qui raconte des histoires. Lesquelles ? Celles qui naissent dans la tête des spectateurs. Histoire réelle ou histoire imaginée, c’est de l’humain que les regards, les voix, les mains tentent de mettre en abime. Ce serait vivre ensemble.
Un duo parfois en accords, parfois en désaccords marchant dans des pays que l’on ne peut nommer. LENSO est le lien entre les danseurs et les mondes, un visage intime, simple et franc pour que les gens puissent goûter, réfléchir, prendre du plaisir de ces êtres qui se meuvent sans hésiter.
Le Duo Umaï, avril 2015
LENSO est né(e) de l’itinérance, de son fantasme et de sa réelle existence en nous. Nous avons vécu le nomadisme, deux ans durant. Nos tripes ont eu ce besoin de véhiculer ces récits grâce au mouvement et à nos corps. C’est une pièce épurée, où l’absence de scénographie et la musique éparse peut bousculer le spectateur. La danse et le lieu racontent déjà tellement. Le lieu parle aussi à travers nous.
Ce duo écrit, laisse une part de ressenti afin que le présent apporte sa touche à la subtilité de la représentation. Chacune d’elle est unique, car elle se construit aussi à l’écoute du lieu, de l’attention du public, de l’état émotionnel au moment de partager le spectacle.
Des voix sortent de nos corps, comme des sons lointains ou intimes, des mémoires individuelles ou collectives.
LENSO est un temps d’expérimentation du présent et laisse place au langage corporel intime avant tout ; avant les codes connus de la danse. L’esthétisme vient du détail, allant de la cage thoracique qui bouge avec la respiration, ou la main qui communique avec l’autre, ou un regard précis. La dimension sonore, où le souffle initie la pièce pour laisser place à la voix, au chant intérieur.
Cette pièce chorégraphique est là pour amener le spectateur dans l’imaginaire, dans l’ouverture des possibles de son regard et ressenti. C’est un voyage que nous proposons.
Photographies (c) Lizzie Hornshuh
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Et puis aussi, Lenso :
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Annexe poétique de la part d’une spectatrice
lenso
à l’orée d’une naissance supposée, deux opposés s’épousent, leur corps couchés superposés, à demi recroquevillés, révèlent une fragile posture.
comme échouée, cette double créature
semble annoncer une profonde beauté souillée. ainsi rejetés en harmonie ils se supportent
et reprennent ce souffle éternel, ensemble,
puis résonnent, ensemble.
dans la quiétude de la lenteur, l’indivisible apparent se réveille,
l’un des corps change et les entraîne vers la ronde.
assemblés, encore unis par une découverte mutuelle et individuelle, ils fondent doucement leurs désirs et leur essence.
l’entrelacement les précipite vers un détour inévitable,
lassés, lâchés, élancés, éloignés, avides, vite, appesantis,
le lien déchaîné les embellis, les indispose et les dédouble.
fleur fossile, femme mâle, homme animal, monolithe invisible,
les ombres surveillent leur apprentissage et les dépassent, plus vives, émotives. magnétisme enlisé, incontrôlé, leur conte s’élit, se délie.
à l’ornière de la dépendance insoupçonnée, deux semblables affranchis se dressent.
pour Alice et Théo, le duo Umaï,
Émilie Léveillé le 18 janvier 2016
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